Keith Haring a trouvé son inspiration dans la culture du graffiti de New York des années 1980. En tant que jeune artiste, Haring a été immédiatement attiré par les dessins spontanés et les écritures colorées qui ornaient les murs et les métros de la ville. Il a reconnu dans ces œuvres une forme brute et authentique d'expression artistique, dépourvue des contraintes et des conventions des galeries et des musées traditionnels. Haring a commencé à créer ses propres œuvres dans les espaces publics, cherchant à dialoguer directement avec un large public. Ses personnages stylisés et ses motifs répétitifs, souvent réalisés à la craie blanche sur des panneaux publicitaires noirs dans les stations de métro, sont devenus emblématiques. Haring a été influencé par des artistes comme Jean-Michel Basquiat, mais aussi par les dessins animés et les cultures pop et underground. Il voyait dans le graffiti une forme d'art accessible à tous, qui pouvait transcender les barrières sociales et culturelles. Les œuvres de Haring, bien que souvent ludiques et colorées, portaient des messages profonds sur la vie, la mort, l'amour et la guerre. En utilisant l'espace public comme toile, Haring a pu toucher un public beaucoup plus large et diversifié que ce qui aurait été possible dans une galerie d'art traditionnelle. Ses œuvres sont rapidement devenues un phénomène culturel, captivant l'attention de critiques d'art, de collectionneurs et du grand public. Haring voyait le graffiti comme une forme d'art démocratique, où chaque personne, indépendamment de son statut social ou économique, pouvait apprécier et interpréter ses œuvres. C'est cette philosophie qui a guidé Haring tout au long de sa carrière et qui a fait de lui un pionnier dans l'art de rue contemporain.
Keith Haring utilisait le métro de New York non seulement comme un espace pour exposer ses œuvres, mais aussi comme une plateforme pour communiquer des messages importants. À travers ses dessins, il abordait des thèmes tels que l'amour, la sexualité, la guerre, et l'injustice sociale. Haring croyait fermement que l'art devait être accessible et qu'il pouvait être un outil de changement social. Ses œuvres dans le métro étaient souvent empreintes d'une énergie positive et d'un sentiment d'urgence, comme s'il tentait de capturer et de répondre aux préoccupations de la société en temps réel. Le choix du métro était stratégique : c'était un espace fréquenté par des milliers de personnes chaque jour, ce qui permettait à ses messages d'atteindre un large public de toutes les origines sociales et ethniques. Haring utilisait des symboles simples mais puissants, comme les bébés rampants, les figures dansantes, et les cœurs, pour transmettre des messages universels de joie, d'amour, et de lutte contre l'oppression. Ses œuvres dans le métro ont non seulement embelli les trajets quotidiens des New-Yorkais, mais ont aussi suscité des réflexions sur des sujets importants. En rendant l'art accessible à tous, Haring a réussi à démocratiser l'art et à prouver que l'espace public pouvait être utilisé pour des échanges culturels et sociaux significatifs. Aujourd'hui encore, les œuvres de Haring continuent d'inspirer et de sensibiliser les gens à travers le monde, attestant de l'impact durable de son travail dans les espaces publics.